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Extrait : "LE NON FAIRE" ECOLE DE LA RESPIRATION TOME 1 le courrier du livre Ed TREDANIEL

Extrait : "LE NON FAIRE" ECOLE DE LA RESPIRATION TOME 1 le courrier du livre Ed TREDANIEL

samedi 25 mai 2013, par didier balick


Extrait : "LE NON FAIRE" ECOLE DE LA RESPIRATION TOME 1 le courrier du livre Ed TREDANIEL

Chap. XI page 110-112

" Au fond, on a pas grand chose à expliquer au mouvement régénérateur. Soit l’excitation du bulbe rachidien, soit celle des deuxième points de la tête, points par lesquels on peut agir pour calmer l’activité cérébrale. Et après, tout ce qu’on fait, c’est de se laisser aller. Je n’ai plus rien à leur apprendre. Chacun fait son mouvement sans rien avoir appris. Si on me demandait ce que je fais, je dirais : je suis en train d’appliquer la philosophie de non-agir. Les rationalistes y trouveraient une plaisanterie de mauvais goût. Pour eux, je suis le professeur le plus fainéant du monde. J’encourage les pratiquants à continuer de faire le mouvement chez eux. Il y en a qui éprouvent des difficultés. Les meubles, le décor, les autres membres de la famille, enfin, toute l’ambiance est différente. Ils ferment les yeux alors et essayent d’imaginer être au dojo pour déclencher le mouvement. Certains même coupent le courant pour ne pas être dérangés. D’autres par contre y arrivent facilement, même en dépit du regard désapprobateur des autres membres de la famille. Dans ce cas, la connaissance est acquise et il n’ont plus besoin de venir au dojo. Ils s’étonnent en constatant qu’ils continuent à y venir. Il y en a qui constatent que le mouvement prend une intensité plus grande au dojo, qu’il n’y a rien de comparable à ce qu’ils font chez eux. Dans ce cas, ils ont bien raison de venir. Mais ce n’est pas toujours le cas. Ils en a qui ont le mouvement plus intense chez eux qu’au dojo. Chaque cas est si totalement différent qu’on ne peut pas en faire une règle générale. Si on vient au dojo, c’est certainement pour jouir de cet esprit de communion qui y règne. On vient pour s’intégrer au groupe. Mais cette intégration présente une grande diversité. Dans des cas extrêmes, on s’isole dans un coin pour faire son mouvement seul. On ne veut pas alors que quelqu’un vous touche. Dans d’autres cas , on a un partenaire habituel, sans lequel on ne peut pas faire le mouvement. Dans d’autres cas encore, on pratique avec tous , mais on se sent bien avec telle ou telle personne, et se sent mal à l’aise avec telle autre. Il y a des sensibilités plus ou moins ouvertes, des sensibilités qui s’attirent ou se repoussent entre elles. Beaucoup viennent régulièrement, d’autres irrégulièrement. Plusieurs sont partagés entre le désir de participation et celui d’isolement. Le groupe n’est donc pas du tout homogène. Pourtant il y a un esprit de corps, de communion et de famille, indéniable. C’est vraiment curieux. A propos du rôle que je joue dans Katsugen-kai(du nom de la première association de 72 à 75) j’évoquerais une petite expérience de mon enfance.Dans les maisons japonaise dans le temps, le chauffage consistait en braseros, appelé hibachi, faits en porcelaine ou en bois, dans lesquels on mettait de la cendre et brûlait du charbon de bois. Ces braseros n’étaient pas suffisants pour chauffer la pièce, mais les Japonais se contentaient de se chauffer les mains. La chaleur ainsi reçue se propageait petit à petit dans le corps par la circulation du sang. Lorsque je trouvais un brasero dont le foyer mal entretenu était éteint, je me mettais à chercher, à l’aide de baguettes de fer, un débris de charbon non encore éteint, enfoui dans la cendre. Quelquefois ce débris n’était pas plus gros qu’un grain de potiron. Je le plaçais sur un morceau de charbon non allumé et souflais desssus. A force de persévérer, le débris changeait de couleur, du rouge sombre au jaune incandescent. Le feu se transmettait sur le charbon non allumé, et lorsque deux ou trois morceaux flambaient, il suffisait d’en ajouter d’autres de manière à ne pas gêner l’aération. Le brasero marchait tout seul. Ce que je fais maintenant pour activer le mouvement régénérateur est tout à fait semblable à cela. Je soufle dessus sans relâche. Je maintiens mon attention invisible sur le dojo. C’est l’attention d’une mère pour son nouveau-né. Katsugen-kai est un nouveau-né qui a besoin de toute l’attention des parents. J’espère qu’il grandira et un jour deviendra adulte. Les pratiquants sentiront qu’ils n’ont plus besoin de moi. Ils pourront continuer tout seuls, comme un brasero avec du charbon ardent. L’image du brasero s’accorde bien avec la compréhension du mot "ki" qui signifie à la fois le souffle et l’ambiance. En ce qui concerne le mouvement régénérateur, il n’y a pas de maîtres. Je ne suis pas un maître. Je dirais plutôt que chacun est maître de soi, chacun doit découvrir son mouvement. Il y a découverte, mais pas de transmission, comme dans le cas d’enseignement ésotérique. Je ne suis pas capable d’imiter aucun des mouvements qu’ils font eux-mêmes, pour une raison bien simple que le désir du corps est différent chez chacun. Je prend la direction de l’organisation parce que j’ai un souffle plus long et plus intense que les autres. Je suis simplement un catalyseur. La qualité requise pour un catalyseur, c’est que sa présence silencieuse soit appréciée. Mon objectif prochain est de former des catalyseurs occidentaux. j’attends le jour où ma présence sera complètement inutile. Le but principal du mouvement régénérateur, c’est de former des hommes indépendants, qui n’ont besoin ni de béquilles, ni de moyens de protection, qui marchent avec leurs propres jambes. Des hommes libres, qui ne sont pas écrasés sous le poids des interdits. Si je n’arrive pas, dans les années à venir, à former un noyau solide de catalyseurs occidentaux, à l’instar d’un brasero au charbon ardent, mon travail sera un échec. Être indépendant veut dire ne pas dépendre ni de la connaissance acquise, ni de personne, y compris de moi, et pouvoir vivre chaque instant dans sa plénitude. Que le charbon brûle en entier. Je me passionne à aller toujours en avant, et n’aime pas m’asseoir sur les prérogatives passées. De toute façon, il est matériellement impossible de compter sur moi. Je ne suis pas un comte de Saint-Germain. Tôt ou tard, je dois passer dans une autre dimension où l’on cessera de me voir, en chair et en os. Le mouvement régénérateur ne demande aucune connaissance technique ou académique. C’est très simple. Mais cette simplicité est déroutante.

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